Avec la plus jeune de mes filles, l'année a été bonne.
Nous avons trouvé le temps ou les moyens de partager autour de ces deux passions : le dessin et la lecture.
Chaque mercredi, en allant à la médiathèque, je lui ramenais "ses friandises", c'est à dire les 4 ou 5 BD et ces 1 ou 2 livres ... pour "tenir la semaine". Elle avait pris soin, sachant le peu de temps que j'ai ce jour là, puisque je travaille avec les enfants de l'atelier, de mettre un petit papier avec le nom de ce qu'elle souhaitait que je rapporte.
Ce petit billet a été comme un petit mot doux, que je trouvais dans notre sac de bibliothèque, chaque semaine. J'ai aimé qu'elle me fasse cette confiance là.
Car elle lit vite et beaucoup la miss ! Elle aime se mettre avec 3-4 coussins dans le dos, bien calée sur son lit, un chat à coté d'elle, de préférence. Déjà, lorsqu'on faisait l'école à la maison j'avais vite remarqué cela : son besoin de lire.
Coté dessin, nous nous sommes installées pour qu'elle me fasse partager ces derniers dessins.
Elle a gardé des années à la maison ce gout pour ce "temps calme obligatoire" (SIC!) comme je l'appelais. En début d'après midi, puis à d'autres moments ensuite (si, si, le "obligatoire" est ensuite devenu "choisi") , chaque enfant prenait le temps de s'isoler pour trouver quelque chose à faire "seul à seul avec lui-même", au calme.
Elle aime écrire aussi, mais chut ! c'est pour elle-même !
Année après année les profs on remarqué "un style déjà bien affirmé", "une écriture vivante, agréable à lire". Elle a eu plusieurs 17 et 18 en dissertation cette année, ce qui m'épate vraiment !
Le goût des mots et de la langue est là.
Autre évènement mémorable, nous avons accueillis à la maison, pendant le semaine, pour quelques mois, sa meilleure amie qui avait décroché à l'école, et qui a retrouvé le courage de venir au collège chaque jour, grâce à leur amitié.
Comme sa sœur l'avais fait l'année dernière, je l'ai accompagnée pour sa première année Montessori en 10 dimanches, 1 fois par mois.
Cela nous a permis d'avoir du temps pour échanger calmement, en tête à tête parfois, avec d'autres adultes lorsque c'était un trajet de covoiturage.
Ces longs trajets de voiture (je suis partie à chaque fois à 5h15 pour arriver vers 9h00, et idem au retour) nous donnent un espace intime où l'on a pu échanger cœur à cœur, mais aussi rester calmement à regarder les paysages. Parfois, lors des partages avec la ou les personnes qui covoiturent avec nous, j'ai eu le plaisir ou la surprise de découvrir par les anecdotes que ma fille partageait avec les autres, une autre facette d'elle même.
On ne finit jamais de découvrir ses enfants.
Ce choix de les accompagner dans leurs débuts en "Montessori pour eux", c'est aussi, pour moi une partie de leur éducation. C'est une façon de finir mon travail, ou de le continuer jusqu'au bout...
Combien de fois, je me suis dit, si j'avais su avant, j'aurai eu plus de temps pour préparer...
Ce trésor qu'est Montessori dans ma vie, cette vision si humaine des choses, et si proche de la vie, j'ai souhaité leur permettre de le recevoir aussi.
Pour compléter le chemin parcouru ensemble, il y a eu aussi l'escalade, qu'elle pratiquait avec une autre de ses amies. De quoi goûter au dépassement et toucher de plus près ses limites. Elle est revenue parfois heureuse, parfois déçue. J'ai été la chercher tous les mercredis, et à chaque fois c'est une occasion de plus de se mettre au diapason.
A l'adolescence, la vie est pleine de choses qui travaillent, bousculent et dérangent les jeunes. Ils ont besoin de nous pour, en confiance et sécurité, "faire leur déballage et trier". Je m'aperçois aujourd'hui combien cette relation saine avec eux, mise en place petit à petit est installée et solide.
Il a fallu ces sourires, cette main tendue parfois, le courage d'aller s'excuser d'avoir blessé, la force de dire combien ma limite était atteinte, la douceur de recevoir de l'aide, et d'en dire combien cela me touchait, la fermeté à garder certains principes pour leur donner des points d'appuis qui ne changent pas, la fidélité aussi des repas, des histoires, des trajets taxi, des bisous...
L'école à la maison m'a permis de prendre le temps d'apprendre à être sereinement en lien, elle m'a donné la force de faire beaucoup, avec un respect de l'individu unique, qu'est chacun de mes enfants.
Aujourd'hui nous continuons, je mets en place, avec eux, toujours un peu plus, une ambiance qui leur convienne. Et je suis émerveillée de voir combien, de plus en plus, ils prennent soin de le faire pour eux-même.
C'est ça aussi continuer Montessori.
23 juin 2013
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