19 janvier 2007

Classification

Hier, j'ai repris avec les enfants les images des animaux et nous avons joué à les classer. Mon ptit coeur a ensuite pris plaisir à les remettre sur le tableau de classification des vertébrés. C'est bon de voir que mes enfants continuent d'apprendre avec plaisir.

Je reprends confiance en moi aussi, en les observant. Je remet les choses à leur juste place. Je nourris mes enfants, j'ai le choix des aliments, et de la façon dont je cuisine pour leur donner l'eau à la bouche...mais ce sont eux qui digèrent, grandissent et mènent leur vie.

C'est bon de voir qu'ils ont faim !

11 janvier 2007

Accepter de vivre...

Cela va mieux ce soir,
...un indice favorable...je commence à repenser à Montessori.
Je me suis surprise à en parler avec passion avec quelqu'un aujourd'hui !

Oui, je vais me relever de ce que je vis.

J'ai parfois peur de choquer les gens parce que je n'arrive pas à pleurer. Pourtant, parfois, seule, je pleure sans pouvoir m'arrêter, et là je pense à ces larmes qui sont incontrolables ! La vie est incontrolable !

J'ai lu aujourd'hui un très beau texte sur internet qui m'a fait comprendre certaines choses. Je vous le partage :

"« On a le sentiment au début, explique Annick Ernoult, qu’on ne s’en remettra jamais. En parlant ensemble, on s’aperçoit qu’en fait on ne veut pas s’en remettre parce qu’on a peur d’oublier. Or, faire son deuil, rappelle-t-elle, ce n’est pas oublier, c’est s’apercevoir qu’on peut parler de son enfant autrement que dans les larmes, c’est se remémorer tout ce qu’on a vécu avec lui pour reconstruire l’héritage qu’il nous laisse. » « Il ne s’agit pas non plus de se consoler, précise Nadine Beauthéac. Quand on perd un enfant, on est inconsolable (on peut apporter son soutien à la personne, mais il faut lui garder son espace où elle est inconsolable). »

Les parents qui traversent cette épreuve ne seront jamais plus « comme avant » : ils changent leur échelle de valeurs, leur façon de voir les choses, ils ont besoin d’expérience fortes, authentiques, les sorties purement sociales deviennent insupportables. Certains sont amenés à quitter leurs amis. Beaucoup changent d’activité, de métier. « Les parents cherchent à donner un sens à leur vie, ajoute Annick Ernoult. Car si la mort d’un enfant n’a pas de sens, on peut donner un sens à sa vie après cet événement-là. » Chacun à sa manière. Un papa informaticien a voulu ainsi travailler dans un hôpital. D’autres vont militer dans des associations de lutte contre le cancer ou contre la violence routière… ou aider à leur tour d’autres parents en deuil…"


Oui, la vie continue, et j'en fait partie !

Merci pour votre soutien précieux ! Votre prière et votre amitié, je le sens , m'aident même dans mon sommeil !

Merci encore à tous !

Flo

09 janvier 2007

reprendre la vie...

Maintenant qu'Alex est enterré ou enciellé, comme vous voulez, il nous faut songer à reprendre le chemin de la vie. Cela va se faire très vite car Mon ptit coeur étant née un 10 janvier, nous avons son anniversaire à fêter !

Et puis trier les photos que j'avais prévu de mettre sur le blog avant les vacances, ...

Mais encore reprendre les maths, comme nous l'avons fait hier avec un petit tableau de proportionnalité fait dans le coin du cahier de recettes de cuisine où nous étions en train de chercher les quantités nécéssaires pour faire un tiramisu .

Faire du français aussi avec une question sur un accord avec le participe passé pour répondre à des enfants amis, rencontrés cet été, qui nous ont écrit pour témoigner de leur solidarité avec nous.

L'école à la maison, dans le cas d'un choc important de la famille, comme nous venons de vivre, donne le temps à chacun de trouver sa façon à lui, bien personnelle de faire le travail de deuil. indispensable.

Mon trésor m'a dit dans son lit, hier soir, combien elle avait besoin de rester encore en école à la maison. Elle m'a dit :
"Tu vois, on avait commencé l'école à la maison pour moi en CP, et à cause du handicap d'Alex j'ai dû retourner à l'école à l'exterieur...Aujourd'hui je n'aimerai pas aller à l'école à l'extérieur parce qu'Alex n'est plus avec nous ! Au contraire, c'est le moment de continuer ce que le handicap d'Alex nous a empêché de faire pendant 3 ans !".

Allez ! au boulot !

Texte de l'enciellement

Chers amis,

Vous êtes venus si nombreux ! Je voudrais vous remercier chacun pour l'immense soutien que vous nous apportez. Merci de votre présence, merci pour les marques d'attentions que nous avons déjà reçu...une quarantaine de personnes sont passées nous voir en deux jours, sans parler des coups de téléphone ! Comment ne pas se sentir soutenus !


"Je voudrais vous parler de ce Dieu qui aime Alexandre. Je voudrais que vous regardiez notre fils avec mes yeux de maman, mais aussi, si cela est possible, j'aimerai vous prêter mes yeux de foi, juste un petit moment.

Alexandre nous a dépassé,
Alexandre a couru vers le Père
et ... nous n'avons pas pu le suivre !

Maintenant, là où il est, il peut nous aider.
Tendrement, comme il l'a toujours fait, il posera ses yeux sur nous, et de sa main il attirera notre attention.

Douceur, tendresse...et surtout détermination, voilà ce qui caractérisait le tempéremment calme d'Alex.

Alex était différent de nous,...oui, car lui, ne savait pas faire autrement que de faire confiance.La tendresse était son carburant. Il avait besoin de contact. Vous avez dû le rencontrer sur mon dos, envelloppé de l'écharpe colorée, ... qui nous donnait l'allure d'une maman africaine et son petit enfant.

Mais il était déterminé aussi.
Sa kiné, l'équipe des hauts de st Roch à la Tour du Pin, celle de la halte garderie de Champfleuri à Bourgoin, et biensûr aussi de celle du SESSAD des goëlettes de l'Isle d'Abeau. Combien ont été marqué par son geste maladroit certe, mais répété avec percévérance jusqu'à ce qu'il réussisse !
Il fallait le voir le matin, trépigner dans l'entrée en attendant son ami le taxi. Il aimait tellement aller retrouver ses copains, son ASEH et sa maitresse de la maternelle de l'Oiselet ! Alex préparait sérieusement son avenir !

Alexandre aimait beaucoup son frère et ses soeurs. Il ne manquait pas de taquiner sagrande soeur, de faire rire son autre soeur, et de jouer si bien avec son petit frère ! Comme il était heureux aussi des cadeaux et de la joie apportée par la venue de ses deux demi-soeurs et leurs compagnons.

Espiègle parfois, il avait trouvé des moyens forts efficaces, bien qu'il ne parle pas, de nous dire non, spécialement, si on l'aidait sans qu'il l'ai demandé ! Il commençait à vouloir, par lui-même, faire les choses de sa vie .

Il avait particulièrement "conquis" deux adultes de notre entourage. La maman d'une copine de ses soeurs qui disait si bien de lui :
"il est trop !" Oui, ...Alex, "il est trop !".
C'était vraiment SON amie. Elle avait pour lui un regard extraordinaire, un regard vrai. Dès qu'elle arrivait à la maison, il pressait son petit pas et souriait en se glissant dans ses bras. Il était si délicat de ... se laisser prendre par les bras d'Alex ! Il tapotait alors notre dos pour dire combien il nous appréciait.

Un autre grand ami d'Alex est un de nos amis plongeur. Alex savait alors obtenir de lui, n'importe quoi sur la table ! Il fallait alors le voir dodeliner de la tête pour dire: "Huummmm! c'est bon !"
Oui, Alex ! Huummmm, c'est bon la vie !

Mais la personne qui comptait énormément, et qui avait une place de choix dans son coeur, une place formidable ... c'est Maria. Elle avait une façon de l'aimer très délicate. Elle veillait toujours à ce qu'il n'ait pas froid aux pieds, qu'il n'ait pas soif, qu'il dorme suffisamment. Elle l'a aidé à manger de tout, à travailler ses exercices de motricité, de travail à la table chaque jour.
Il progressait tellement avec elle !

Comme disait une amie à qui je faisais part de mes question pressantes pour l'avenir d'Alex :
"-Alex ?...je sais quel métier il fera !...il sera philosophe !"
"-...!!!"
"-oui ! tu as déjà vu quelqu'un comme lui toi !...qui pose , sans parler, autant de questions existancielles ! (existant - ciel !!!)
"-Tu as vu comment il est capable d'encourager tous ses disciples à chercher des réponses originales, et à penser par eux-même !"

Alexandre nous disait tous les jours qu'il est essentiel de demander avec confiance l'aide d'autrui. Il nous disait que la vie s'écrit avec un grand coeur comme le sien.

On n'aidait pas Alex... C'est lui qui nous aidait.

Alex et sa soeur Delphine, qui l'attend déjà là-haut, nous ont appris tout ce que la vie a d'exceptionnel. Tout ce que nous, les biens-portants, nous ne voyons pas, ou plus.
La vie n'a pas de forme académique, ni de quotient intellectuel particulier, la Vie a un grand coeur qui tourne ses yeux confiants vers le prochain, pour mieux nous parler de Dieu. Un Dieu qui a pour Nom : AMOUR !"

info Alex

Si vous souhaitez avoir plus d'info sur Alex ...

ring14.blogspot.com

A bientôt !

le risque de la vie...la liberté

Alexandre s'en est allé, dans des conditions dramatiques, puisqu'il est mort à cause d'une crise d'épilepsie qu'il afait dans son bain alors que je m'étais absenté une minute de la salle de bain pour mettre de l'eau à chauffer pour les pâtes du repas des petits. 1 minute de trop.

Je vais devoir vivre avec cela.

Je suis déchirée par la brutalité de son départ, par le fait que j'ai une part de responsabilité dans sa mort, par le fait qu'il me manque affreusement.

Je veux dire à tous les proches de personnes épileptiques qu'ils prennent soin d'eux en trouvant toujours des solutions plus imaginatives pour leur permettre de vivre AVEC l'épilepsie. BIEN-SUR, il FAUT la plus grande sécurité possible. Et j'aurai voulu ne pas m'être laissé attendrir autant par le fait qu'Alex aimait barbotter dans le bain, j'aurais aimé avoir eu la force de lui apprendre qu'une douche chaude peut être aussi un plaisir formidable.Je me sens responsable de ce manque de clairvoyance.
Pourtant je sais qu'il faut aussi garder à l'esprit qu'il est intolérable pour nos proches épileptiques de vivre emprisonné dans la crainte des autres SUR eux.

Que notre expérience dramatique serve aux autres, est mon plus grand désir maintenant. Apprennez à vos enfants épileptiques à aimer la vie, et cette merveilleuse liberté qui la caractérise, aidez les à prendre soin d'eux en respectant les limites de leur handicap.
Et que la Vie Jaillisse de nouveau.

Il est dans la grande Vie...

Mes amis,

Alexandre a couru vers le Père, il nous a dépassé, et nous n'avons pu le suivre...

Je crois avec la petite Thérèse, qu'"on ne meurt pas, on entre dans la Vie", de plénitude celle là.

Face à la mort, je ne trouve que les mots de la vie, parce que pour Alexandre, mon fils que j'ai tant aimé avec toutes mes limites, je crois qu'il faut faire confiance. Je veux rester fidèle à ce qu'il a été, un petit garçon doux, determiné, et confiant.

Comme tous ces enfants et adultes handicapés, Alexandre avait une confiance infinie en moi, et en tous ceux qui le guidaient dans la vie avec Amour.

Que Dieu vous aide à accueillir cette nouvelle avec foi, une foi infinie en la Vie, soyez sûr que lui, de là où il est, vous soutient.