12 août 2023

Bio : Comment je produis des sons ? L'appareil phonatoire

 Varier le volume :

Respirer, chuchoter en disant "le silence", parler en disant "la voix".


C'est le moment de présenter notre outil pour lire à voix basse :le chuchoteur !

 (pris sur le site formidable de Maitresse Aurel)


Sentir la vibration du son en plaçant sa main sur le cou et en produisant un son bouche fermée.

passer de hhhh à aaaaa

passer de sssss à zzzzz puis ssss

puis de ffffff à vvvvv puis ffffff

puis chhhh à jjjjjjj puis chhhh


Sentir l'action de la bouche par le passage de uuuu à iiiiii puis uuuu


Sentir l'action de la langue du son uuuuu à ouuuu puis uuuuu.


Sentir l'action de l'uvule qui fait passer plus ou moins d'air dans la cavité nasale permet de nasaliser le son : 

du son ooooo puis onnn, puis ooo

et aaaaa puis annnnn puis aaaaa

et iiiiii puis innnn puis iiiiii


autre action de la bouche qui passe rapidement de fermée à ouverte 

avec vibration ou non dans le cou :

expérimenter avec / sans vibration, bouche fermée/ouverte : p et b

expérimenter avec / sans vibration, langue levée derrière des dents :t et d

expérimenter avec / sans vibration, boucher la porte du son avec sa langue qui remonte au palais : c et g


expérimenter avec vibration, la langue qui barre la route au milieu en se plaçant levée derrière les dents: l


faire vibrer l'ulule : son rrrrrr arrière

faire vibrer la langue derrière les dents : rrrrr avant




20 janvier 2022

Grands récits et Leçons clés : un menu à la carte ... en passant par l'erreur !

"Il faut se rendre compte qu'un intérêt véritable ne peut être forcé. Par conséquent, toutes les méthodes d'éducation basées sur des centres d'intérêt qui ont été choisis par les adultes sont fausses. "

Maria Montessori Conférence de l'Université d'Amsterdam, 1950.


C'est pour cette raison que l'année commence par ces "grands récits" ou "5 Grandes leçons" Les enfants trouvent une inspiration, pour déterminer par eux-même sur quel domaine ils veulent étudier, à partir de leur désir intrinsèque. 


"Non, Madame, dans ma classe, je ne fais pas ce que je veux ... je veux ce que je fais !" Réponse d'un enfant à une personne qui visitait la première école Montessori à San Lorenzo (Rome).


Là où les cinq grandes leçons présentent une vue d'ensemble, les leçons clés fournissent la matière de base pour explorer. C'est comme si chaque leçon clé était une ligne du menu à la carte... Il choisit lui-même. Ces histoires amènent les élèves se demander « Que se passe-t-il ensuite? », nous ouvrons ainsi la porte à l'imagination, une des caractéristiques de cet enfant du 2eme plan.

De plus, une Grande Leçon de Montessori, si elle est dite avec enthousiasme, comme un secret dévoilé, produit ... un effet "Whaou !" chez les élèves. Cela sert de catalyseur à l'apprentissage. C'est l'énergie pour démarrer !

Les leçons clés, vont amener le matériel de base de réflexion pour que l'enfant s'engage dans une investigation personnelle.


Souvent, à l'âge de la construction du lien social, autre caractéristique de cet âge de développement, les enfants ont besoin de confronter leur jeune pensée personnelle à celle d'autrui. Ils vont alors chercher un partenaire pour explorer ensemble.   

Pour l'éducateur, après chaque grand récit commence un accompagnement de cette motivation. Les recherches sont un lieu propice au travail transversal des différentes "matières" du cursus classique. Cela se rapproche de "la pédagogie par projet". Pour leur recherche les enfants font des calculs, écrivent des textes, prennent des photos, dessinent, créent des chansons, font des maquettes...qui sont autant de lieux où ils vont s'exercer à la grammaire, l'orthographe, la conjugaison, les maths, la géographie, l'histoire, l'art, la musique...

A chaque obstacle, l'éducateur va compléter par une petite leçon, au petit groupe qui a besoin des mêmes choses. Grace à ce petit collectif, il y a une émulation qui permet de dépasser les petits découragements. C'est la culture d'entraide de la classe Montessori.

"Si tu ne sais pas ... Demande ! et si tu sais ... Partage !"

Cela implique aussi une culture de "l'erreur dépassable"... L'erreur est le passage obligé vers l'entrainement et la réussite. Celui qui ne fait aucune erreur ... est celui qui maitrise ! ... il n'apprend donc RIEN !

L'erreur doit devenir le lieu de passage à une nouvelle exploration ! Quel programme engageant !


24 janvier 2021

ressources youtube montessori

 Bonne année les ami-e-s !

J'ai repris l'écriture d'un vieux blog pour continuer à aider les personnes de notre association à mettre en pratique Montessori à l'école ou à la maison. 

Pour cela il existe sur la toile maintenant de nombreuses présentations en ligne.

Etant une grande fan de Montessori de puis des années (1996 !) je suis pistée par les gafam qui m'envoient beaucoup de liens vers ... Montessori.

J'ai donc créé un blog, avec des libellés pour que vous aussi, selon ce que vous recherchiez, vous puissiez trouver ce que vous avez besoin.

J'espère que vous parlez anglais, car une bonne partie ce ces ressources se trouvent dans la sphère anglophone, mais restez positifs si ce n'est pas le cas ... avec l'image vidéo, une bonne partie du message passe !

C'est ici 



amusez-vous bien ! 

11 mai 2019

Liberté et discipline


Plusieurs amis m'envoient écouter France Info ... on y parle d'écoles où c'est parfois n'importe quoi !
Dans certaines écoles ...aucune discipline n'existe, c'est un désastre.

et en parallèle, je reçois des parents venus visiter l'école pour inscrire leur enfant.

Deux réflexions très différentes reçues récemment

Je ne veux pas d'une école où on dise toutes les 5 minutes à mon enfant non !.
Je veux qu'on le laisse tranquille et qu'il puisse faire tout ce qu'il veut.
Il suffit de laisser les enfants libres pour qu'ils se mettent au travail !
Montessori, c'est la pédagogie de la liberté !

Ah ! moi ce que j'aime dans le "vrai Montessori c'est qu'"on" met les enfants au travail !
Les enfants de 4 ans apprennent tous à lire et à compter au delà de 1000 !
Au moins, on ne les laisse pas jouer toute la journée !
Mon enfant, au moins, il saura travailler très tôt.
Montessori c'est la pédagogie de la discipline !

Alors ? il faudrait savoir ! Liberté ou discipline !

Eh ! bien pour Maria Montessori ... on parle d'une même chose.
La liberté et la discipline sont les deux faces d'une même pièce.

On ne peut demander à un enfant d'assumer une liberté totale car il n'en a pas la maturité.
Il ne s'agit donc pas de le laisser tout faire comme il pense !
Mais il ne s'agit pas non plus de lui inculquer un programme...fut ce -t-il Montessorien !
La discipline en Montessori est un travail intérieur à l'enfant, et non pas extérieur au sens d'obéir directement à une pression.

Le "miracle" Montessorien est une triangulation pour orienter l'enfant.
Pour qu'il existe un intérêt de l'enfant pour le matériel et l'environnement comme on peut le voir dans le film "le maître et l'enfant" par exemple,
 il faut que l'éducateur prépare l'environnement pour guider l'enfant,
et qu'il puisse donner des présentations dans une relation agréable avec chacun des élèves de la classe dans une atmosphère de travail.

C'est le triangle enfant - adulte médiateur de l'environnement - environnement médiateur du savoir.

Il s'agit donc pour l'enfant ...de développer sa discipline intérieure
Se faire confiance, faire confiance à l'adulte, faire confiance au matériel pour que le travail le rende heureux !

Ce n'est pas fait tout ce que tu veux : on ne donne pas à l'enfant la liberté pour que par miracle, il s'éduque tout seul (quelle aubaine ! on a tellement de choses à faire, nous les adultes !)
Non ! ça ne marche pas comme ça !
Montessori, ce n'est pas une éducation PAR la liberté. 

Montessori c'est une éducation A la liberté ! (avec un accent ! ...= VERS la liberté !)
On donne petit à petit de la liberté à l'enfant pour qu'il est un espace suffisamment sécurisé pour s'apprivoiser lui-même.

Pour y arriver, il va falloir lui donner l'expérience de micro-frustrations pour qu'il apprenne à SE dépasser lui_même. Ce sont les prémisses de la volonté, qui est autre chose que le caprice. Le caprice qui dit "je veux , et je tape des pieds, ou sur les nerfs de l'autre, jusqu'à obtenir que L'AUTRE me donne ce que je veux.
La différence est là, Montessori c'est apprendre PAR soi-même, guidé et sécurisé par un autre.

La volonté demande de faire des expériences pour apprendre à se connaitre.
Il lui faut aussi savoir ce qu'il veut. Donc la volonté demande de déterminer ses objectifs, apprendre à ...se concentrer. c'est donc bien autre chose que suivre au fil du temps tous ces petits désirs. Il s'agit d'apprendre à renoncer, à faire des choix.

Un travail ...un plateau...un enfant. De 3 à 6 ans, il se confronte à lui-même pour apprendre de lui.

Pour l'éducateur, l'enseignant, c'est une expérience très différente de celle que la plupart d'entre nous on eu avec leur enseignant.
Pour que l'enfant puisse développer sa volonté, il faut réajuster la liberté qu'on lui donne afin de l'optimiser. On ne donne plus d'office la même chose à chaque enfant de la classe, parce qu'ils ont chacun des besoins différents. Il va se trouver qu'un nombre d'enfants de la classe a le même niveau de liberté, mais pas forcément d'enfants du même âge.

L'éducateur Montessorien doit observer, noter, rendre palpable une situation qui évolue sans cesse.
C'est un équilibriste. Il doit acquérir un autre regard sur l'enfant. Maria Montessori parle de nécessaire transformation ...de l'adulte. L'enseignant apprends lui aussi à se discipliner plutôt que "faire de la gestion de classe". Il ne s'agit pas "d'établir les règles", "d'obtenir le silence" une fois pour toutes, mais de faire vivre à l'enfant de choisir de se contraindre.

Et cela ne vient, bien-sûr que petit à petit !








18 février 2019

retour en France

Après la première période à Marrakech où j'ai appris beaucoup, je suis finalement rentrée en France.
Il y avait des désaccords ou des incompréhensions entre ce qui avait été promis au départ et ce qui a été découvert à mon arrivée.

Je ne sais pas comment on peut travailler avec des enfants de 2 classes en étant à mi-temps sur chacune d'elle, un jour dans l'une, un jour dans l'autre. Je ne pouvais observer les enfants suffisamment, étant dans l'autre classe le lendemain de ma présentation. Le matériel de français était souvent en un seul exemplaire pour les deux classes. Je me promenais avec pour faire mes présentations. Il n'était donc pas assez disponible dans la classe pour que les enfants puissent continuer leur travail...

J'ai cherché des solutions mais nous n'avions pas la même façon de voir les choses. J'ai beaucoup aimé les gens et leur générosité, mais j'ai fini par me sentir loin, trop loin de mes enfants, de mon mari et de mon pays.

J'ai donc annoncé mon départ... et je suis revenue dans ma région.

J'ai commencé à chercher du travail, car je n'avais plus de droits à la sécurité sociale en France pendant 3 mois ! Même mariée, même française, payant mes impots ici. Le choc !

J'ai accepté de travailler dans une école près de chez moi, alternative, d'inspiration Montessori, dans une situation catastrophique. L'enseignante (de collège) très volontaire pourtant, n'avait fait qu'une semaine de formation et c'était retrouvée débordée avec cette classe d'enfant pour certains pas tout à fait classiques. Elle avait donné sa démission juste avant la rentrée de novembre. L'école était très désorganisée. Les enfants de 2 ans 1/2 à 10 ans dans une seule classe...non structurée. Après le monde de l'associatif que j'avais connu à Primevère, me voici dans le monde des écoles entreprises hors contrat.

Il faut se battre, connaitre les lois, faire respecter au mieux les enfants, les familles, la convention collective aussi pour être un peu protégée. J'ai dû faire comprendre que Montessori ce n'est pas n'importe quoi ! Il a fallu tempêter, menacer de partir à mon tour, utiliser la lettre recommandée...Mais ça marche. Nous sommes une période après sur un terrain de confiance. Tout n'est pas fini et je travaille beaucoup, mais ça porte ses fruits.

Par contre, c'est épuisant ! J'aurais aimé me consacrer seulement à ma classe. Quelle vision naïve !
Je me suis retrouvée directrice sans le vouloir... et seulement 2 h de direction payée. Il a fallu me battre pour stabiliser l'équipe et garder mes collègues. L'une d'elle est finalement partie. Trop de précarité. oui c'est le mot : précarité !

La vie de ces petites écoles est précaire !
Loyer et charges sont hors de prix car il faut investir pour répondre aux différentes normes et c'est coûteux. Le personnel est l'autre charge qui représente aussi une grande partie. Plus le reste...le papier, les consommables d'imprimante, le savon, pq et autres broutilles qui vont vite ! ... petites mains en pleine découverte oblige !
Le budget sortie est vite un gouffre : 40 km -Lyon confluence 1'aller-retour : 350 euros !
Une sortie à la médiathèque par le bus de ville : 40 euros.
Tout est à la charge des parents, ce n'est donc pas étonnant qu'ils déboursent au minimum 450 euros par mois.

Mais pour ces familles c'est souvent un vrai investissement ! cela représente une part importante de leur budget, surtout dans une petite ville moyenne où les salaires ne sont pas mirobolants !
Tout le monde donne du sien pour que ces petites écoles existent.
Mais les enfants y sont heureux, ils partagent ils y vivent des expériences vivantes.
N'est ce pas pour cela que nous le faisons ?

Maria Montessori voulait que ses écoles soient de petits laboratoires où la vie soit une expérience enrichissante : la main est l'instrument de l'intelligence.
L'espace est lumineux...

C'est à l'adulte de rendre cela possible pour que la main de l'enfant travaille, et son cerveau se construira dans un environnement sans compétition, mais où la bienveillance envers soi-même et envers les autres s'apprenne petit à petit.

Non la vie des petites écoles n'est pas un long fleuve tranquille ! mais c'est passionnant !




25 août 2018

Rentrée des profs

Marrakech, sous un soleil de plomb, un ciel tout bleu et 38 degrés, nous arrivons les uns après les autres. Certains s'embrassent chaleureusement, d'autres papotent...

Nous voilà tous réunis, le personnel de l'école, jardin d'enfant, maternelle et primaire 6-9, une vingtaine de personnes, juste pour les guides et les assistantes, ainsi que le personnel administratif.
Quel bonheur !

Je retiens la formidable diversité de cette équipe où les gens sont venus des Philippines, des Etats unis, du Canada, du Nigéria, du Pérou, de Roumanie, d'Allemagne et de France. Tous les continents sont représentés ! Une vrai équipe internationale !

Nous allons dans nos classes... lumineuses et spacieuses. Notre environnement de travail va être agréable ! Nous avons un jardin tout autour des classes, dont un potager de 800 m2 avec un bassin !

Nous nous réunissons sous le large préau de l'entrée de l'école. La direction prend la parole pour nous accueillir chaleureusement...ça y est ! Mon année est commencée !




27 juin 2018

Les examens sont finis !

J'avais passé début juin une série d’examens écrits sur 3 jours. Le lundi toute la théorie, il faut répondre à 4 questions parmi 7 proposées. Une journée libre puis langage mathématiques et géométrie. Nous avons à choisir 1 sujet à faire sur les 2 proposés, et cela par matière, Encore une journée et biologie, géographie histoire avec le même principe.

C'était une semaine intense. Les résultats nous ont été donnés lors d'un entretien individuel la semaine suivante pour nous guider dans les révisions. Nous avons alors 2 semaines de pratique dans toutes les matières pour préparer l'examen oral. Toutes les matières tous les chapitres ou presque. Une centaine de présentations possibles à l'examen. 70 probables. L'objectif alors est d’enchaîner et de réviser les mains sur le matériel. Manipuler et verbaliser. Nous travaillons en groupes de 2 ou 3 pour se présenter les uns aux autres.


Je suis soulagée, j'ai passé hier cet oral. 6 sujets, 6 matières, soit 1 présentation de 10 minutes et 10-15 minutes de questions par 6 examinateurs différents en 3 heures. Une sorte de mini marathon réaliste de ce qui nous attend aussi dans nos classes...Présenter c'est donner vie, insuffler le courage de se construire soi-même, c'est cultiver l'espérance d'un avenir, c'est inviter les enfants à travailler pour une humanité riche et solidaire.

Un moment fort de la formation !

Les examinateurs sont tous bienveillants et sont là pour nous soutenir. Un éducateur 6-12 ans est là aussi pour "faire l'enfant", répondre, manipuler. Ils observent la fluidité de nos gestes, nos paroles, la façon dont nous sollicitons "l'enfant" pour les encourager vers des recherches et du travail personnel.C'est passé très vite. A la sortie, je suis comme vidée. Nous sommes 6 à passer en même temps. Nous nous regardons les uns les autres... oui ! on l'a fait !

Jeudi c'est la fin de cette année très dense. Tout sera bouclé ou presque. C'est la remise des diplômes.
Et là commence la nouvelle aventure ... mon départ mon mon poste d'éducateur au Maroc, à Marrakech.